Manifestation avec le collectif des jeunes majeurs étrangers en lutte pour leur régularisation

Mercredi 1 juillet 2020 à 14h00

 

Rappelons que samedi 20 juin, plus de 200 personnes ont rejoint la Marche pour la régularisation des personnes "sans papiers" et le lancement du campement d'occupation des jeunes majeurs étrangers en lutte.

Un important dispositif policier a empêché l'occupation.

En réaction, le local de campagne d'Éric Piolle a été "réquisitionné"...

Que s'est-il passé ? Pourquoi ?

Voici un communiqué du DAL Isère puis du collectif des jeunes majeurs étrangers en lutte.

"AUJOURD'HUI SAMEDI 20 JUIN, JOUR DE LA MARCHE DES SOLIDARITÉS, PIOLLE MAIRE DE GRENOBLE ENVOIE LES FLICS CONTRE LES SANS-PIAULES.....HONTE À LUI !

1 an de lutte, 10 rassemblements, 4 manifs, des actions, des conférences de presse, des occupations, etc... et toujours aucune aide, aucune réponse des toutes les administrations concernant la situation des jeunes majeurs sur Grenoble.

Ce samedi 20 juin, jour symbolique de la lutte pour l'égalité des droits, le collectif des jeunes majeurs soutenu par le DAL 38 avait décidé de camper devant le musée de Grenoble afin de sensibiliser la population de leur dramatique situation et surtout d'être visible.....Ras le bol d'être considéré comme des invisibles !

Mais Piolle maire de Grenoble le pseudo maire "délinquant solidaire" en a décidé autrement....Ce fut 8 cars de gendarmes + 3 fourgonnettes de la police nationale  qui attendaient les manifestantEs....

HONTE À LUI !

Loin de se décourager les jeunes ont alors décidé d'envahir le local de campagne de Piolle pour exiger des explications politiques.....

C'est bien beau de critiquer l'arrêté anti-bivouac du maire de Toulouse encore faut il balayer devant votre porte Mr Piolle.......

Actuellement nous occupons toujours le local de campagne, les négociations se poursuivent  entre une délégation des jeunes majeurs et 3 éluEs de la ville....La lutte et la solidarité continuent et on ne lâchera rien !

UN TOIT, UNE ÉCOLE, DES PAPIERS POUR TOUTES ET TOUS !"

Voici le communiqué du collectif des jeunes majeurs étrangers en lutte :

 

Voici les revendications initiales des jeunes majeurs étrangers en lutte :

"Nous voilà aujourd’hui à presque un an de lutte pour obtenir un toit, une école et des papiers !

Après de nombreux rassemblements, des manifestations, des courriers envoyés aux institutions "compétentes", différents articles dans la presse et une occupation, la situation n’a pas évolué. ‼️Le collectif des jeunes majeurs n’a toujours pas été écouté !

Alors c’est décidé, ON CAMPE !

Rejoignons-nous à 14h place Verdun pour un rassemblement à l’appel de plusieurs collectifs dans le cadre de la campagne nationale pour la régularisation des personnes sans papier.

Tous et toutes ensembles pour régularisation des personnes sans papiers, pour la fermeture des Centres de Rétention Administrative et pour exiger des logements pour toutes et tous !

Puis à 16h30 devant le musée de Grenoble (Ligne B - arrêt de tram « Notre Dame – Musée ») pour l’inauguration du campement du collectif des jeunes majeurs.

Le collectif a plus que jamais besoin de soutiens physiques et matériels

Nous appelons à venir nombreux afin de s’organiser et exiger "UN TOIT UNE ECOLE DES PAPIERS !"

Voici également les revendications de l'intersyndicale Cgt-Cnt-Fsu-Sud, qui soutenait la Marche du 20 juin :

"Le 20 juin : nous nous mobilisons pour nos élèves et leurs familles !

Nos élèves migrant.e.s ont été particulièrement pénalisé.e.s par la période de déscolarisation liée au confinement de ces derniers mois. Leur accès à une connexion internet et à du matériel informatique n'est souvent pas assuré y compris dans les centres d'hébergement gérés par l'État.

Les conditions de logement, l'éloignement parfois important des parents vis-à-vis de la culture scolaire française voire de la langue se sont ajoutés à cette précarité matérielle pour faire de toute prétendue « continuité pédagogique » un défi impossible pour les élèves, leurs familles et leurs enseignant.e.s.

Nous réclamons depuis longtemps le renforcement des moyens pour les dispositifs d'accueil des élèves allophones (Upe2a) et pour une inclusion en classe normale dans de bonnes conditions (présence d'assistant.e.s d'éducation, fin de leur précarisation, enseignant.es UPE2A en nombre suffisant en primaire comme en secondaire, un volume horaire et une durée de l'enseignement FLE suffisants pour chaque élève »... ).

Ces exigences, suite à cette fin d'année scolaire chaotique, sont particulièrement d'actualité pour la rentrée prochaine. Tou.tes les élèves doivent pouvoir être accueilli.e.s à l'école en présentiel, à temps plein.

Hébergement, aides sociales : le minimum indispensable.

En l'absence de cantines, accessibles gratuitement pour les élèves les plus en précarité, bien des familles se sont retrouvées en difficulté alimentaire. Il est insupportable que nos élèves puissent souffrir de faim ! C'est cependant une réalité qui découle de l'abandon de beaucoup de familles par les structures (État, collectivités territoriales) en charge de l'aide sociale.

Une réalité d'autant plus inacceptable qu'il existe des fonds sociaux non utilisés dans les établissements scolaires et des budgets au conseil départemental et dans les mairies qui n'ont pas été reversés aux familles dont la cantine était pourtant prise en charge avant le confinement.

L'hébergement de nos élèves subit les mêmes contraintes. Familles ou jeunes majeur.es à la rue, hébergement indignes (les algecos sur-peuplés et sous-équipés...), changements de lieux d'hébergement sans prendre en compte les lieux de scolarisation : la situation est toujours aussi scandaleuse.

Dans les semaines qui viennent, nos inquiétudes sont immenses pour nombre de familles menacées d'être mises à la rue avec la fin des hébergements « hivernaux », prolongés dans le cadre de la crise sanitaire. Nous exigeons un toit digne et stable pour nos élèves et leur famille : ce ne sont pas les logements vides ou les places en internat qui manquent ! Pour les jeunes majeur.e.s particulièrement malmené.e.s ces derniers temps par le Conseil Départemental de l'Isère, il faut remettre en place les « contrats jeunes majeurs », jusqu'à 25 ans, comme cela est fait ailleurs, en Loire-Atlantique par exemple.

Un toit, une école, des papiers !

Nos organisations syndicales rappellent qu'une scolarisation sereine est un droit pour les enfants migrant.e.s, comme pour tou.te.s les autres élèves, et que la France, signataire de la Convention Internationale des droits de l'enfant, est responsable de son application. Cela passe par une situation sociale et administrative stable et protectrice que seule peut assurer une régularisation. Des papiers pour toutes et tous ! Un toit, une école, c'est un droit !

Nous appelons donc largement à rejoindre la mobilisation initiée par la CISEM ce samedi 20 juin, en nous rassemblant nombreux et nombreuses à partir de 14h place Verdun à Grenoble."