[Manifestation interdite] Manifestation contre les mesures liberticides imposées par le gouvernement et pour un soutien massif de la Santé

Samedi 7 novembre 2020 à 14h30

La Préfecture de l'Isère vient d'interdire la manifestation interluttes prévue ce samedi 7 novembre contre les mesures liberticides mises en place par le gouvernement et pour un plan d'urgence pour la Santé.

Voici le texte (en cours de validation) qui annonçait cette manifestation :

"Cela fait maintenant 9 mois que nous avons été touchés par la première vague du COVID, 9 mois pendant lesquels rien n'a été fait pour éviter que la catastrophe sanitaire ne se reproduise.

Depuis 20 ans ce sont plusieurs dizaines de milliers de lits qui ont été supprimés dont 8000 sur les 2 dernières années. Les "12500 lits de réanimation" annoncés par le ministre de la santé sont un mythe : pas un lit n'a été créé, il s'agit de lits existants pouvant être transformés, mais à quel prix ?

Il est intolérable que pour la seconde fois de nombreux patient-e-s, souffrant d'autres pathologies, se voient refuser l'accès aux soins. Selon les premières estimations plusieurs milliers en mourront et plusieurs dizaines de milliers subiront une dégradation de leur état de santé.

De nombreux lits sont aujourd’hui fermés fautes de soignants, notamment car il est impossible de remplacer ceux malades du covid. Ce n’est pas en empêchant les personnels de prendre leurs congés, en leur faisant faire des heures supplémentaires que nous pourrons faire face à cette crise sanitaire.

Depuis des années les suppressions de postes s'enchaînent, plusieurs milliers au niveau national. Depuis des années les conditions de travail se dégradent à tel point que la "durée de vie" d'une infirmière à l'hôpital n'est plus que de 7 ans. Depuis des années les emplois proposés ne sont que des enchaînements de contrats précaires et ils s'étonnent que les personnels soignants ne répondent pas à des propositions de contrats de 3 mois sous payés pour gérer l'épidémie de covid ? Beaucoup l'ont fait en mars et n'ont eu pour seule réponse que des applaudissements et des promesses de médailles.

Ce n’est pas ce type de reconnaissance que nous attendons. Le Segur de la santé n'a répondu en rien aux revendications des personnels hospitaliers pour des soins de qualité : des postes et des lits. Les personnels du médico-social en sont par ailleurs les grands oubliés. Il faut dès maintenant organiser la réouverture de tous les lits, de toutes les structures et hôpitaux de proximité qui ont été fermés pour un égal accès de tou-te-s à des soins de qualité.

Il faut :
- ouvrir 100 000 lits supplémentaires
- organiser le recrutement de 100 000 personnels dans les hôpitaux
- recruter 200 000 personnels supplémentaires pour les EHPAD
- permettre aux personnes âgées et handicapées qui le souhaitent de pouvoir vivre à leur domicile ou dans un lieu de vie vraiment choisi avec un accompagnement pluridisciplinaire de qualité 24h/24.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, 3000 lits de réanimations sont occupés par des patients covid ainsi que plusieurs milliers de lits d’hospitalisations. La situation est particulièrement critique en région parisienne et dans certaines métropoles mais c’est l’ensemble du territoire qui est touché.

Nous sommes face à une nouvelle vague, et le gouvernement n'a pour seules réponses qu'une série de mesures toutes plus liberticides les unes que les autres visant à pallier les défaillances du système hospitalier : interdiction de se rassembler, de circuler, de se divertir, de se cultiver... En bref boulot, métro, dodo.

Nous ne pouvons plus accepter qu'on restreigne nos libertés, notre vie sociale, alors qu'en parallèle rien n'est fait pour l'hôpital public. Nous ne pouvons plus accepter qu’on tente de nous faire croire que nos comportements individuels sont responsables de la majorité des contaminations en balayant d’un revers de main les contaminations dans les transports et milieux professionnels. Nous dénonçons les politiques hypocrites des préfectures concernant les plus précaires et les sans-abris : comment un précaire ou un sans-abri pourrait-il respecter un confinement sans toit ?

Les premières victimes sont encore une fois les précaires, avec un million de personnes supplémentaires passées sous le seuil de pauvreté depuis le début de la crise. Ce sont également les femmes, pour qui confinement peut entraîner de graves conséquences lorsqu’elles se retrouvent enfermées avec un homme violent.

Pour tout cela, nous ne pouvons accepter les dernières mesures annoncées par le gouvernement dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale : il s’agit d’une économie de 4 milliards d’euros sur les postes de travail, sur les remboursements de soins… et nous ne pouvons pas non plus accepter qu’en parallèle une fois encore on fasse payer les plus pauvres avec le forfait de 18 euros aux urgences pour les patients non hospitalisés. Nous ne pouvons plus accepter que des milliards d'euros soient accordés à des grands groupes qui licencient par milliers tout en versant des dividendes de millions d'euros à leurs dirigeants pendant que l'hôpital public meurt à petit feu.

Vous ne ferez pas taire notre colère !

Nous vous appelons à manifester massivement le samedi 7 novembre"