Manifestation étudiante et lycéenne : Du fric pour les facs et les jeunes, refusons d'être la génération sacrifiée !

Jeudi 8 avril 2021 à 08h00

Voici l'appel à manifester :

"Depuis le mois de janvier plusieurs milliers d’étudiant.e.s se mobilisent pour exiger la réouverture de l’université dans des conditions décentes et l’investissement pour un plan d’urgence contre la précarité étudiante.

La fermeture des facs aggrave la dégradation des conditions d'études et ses conséquences psychologiques pour les étudiant.e.s. Le service de santé universitaire de l'université d'Amiens estime que 72% des étudiant.e.s sont en détresse psychologique et présentent des troubles anxieux et dépressifs, 54% sont touché.e.s par l’anxiété et environ 20% ont des pensées suicidaires.

La précarité des étudiant.e.s ne cesse de croître, près de 60% des étudiant.e.s salarié.e.s ont perdu leur emploi et se tournent de plus en plus vers des organismes de distribution alimentaire, faute de pouvoir se nourrir décemment. Alors qu’ ¼ des étudiant.es décrochent, le gouvernement s’obstine dans sa politique d'austérité, en refusant de donner les moyens aux universités pour une réelle reprise à 100% en présentiel. Ces demi-mesures prises démontrent le mépris du gouvernement pour les étudiant.e.s ! En réalité, le gouvernement cherche à nous faire payer la crise en réalisant des économies, sacrifiant notre santé et nos études !

Pour lutter contre la dégradation des études, dans le cadre de la crise sanitaire, un investissement massif dans l’enseignement supérieur est nécessaire pour permettre à tou.te.s les étudiant.e.s de reprendre 100% des cours en présentiel (fournir gratuitement des masques chirurgicaux et du gel pour tou.te.s, embauche et titularisation du personnel permettant le dédoublement des promos, location de nouveaux locaux...).

A l’heure où il faudrait des moyens pour la fac, le président de l’Université Grenoble Alpes (UGA), Yassine LAKHNECH, a fait voter un budget initial en Conseil d’Administration le 18 décembre 2020. Ce budget initial va entraîner la suppression de 39 000 heures d’enseignement sur les 10 prochaines années, se traduisant par le gel de 55 postes pour l’année 2021. Ce choix fait par la présidence de l’UGA, de suivre les directives de réduction budgétaire imposées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et l’Innovation, consiste à faire payer aux étudiant.e.s et au personnel le déficit causé par le gouvernement.

En parallèle de la loi séparatisme est menée une campagne islamophobe : des propos de Vidal et son enquête sur "l’islamogauchisme" qui gangrénerait nos universités à la récente polémique sur l’IEP de Grenoble, et l’emballement médiatique qu’il en a suivi, exemple flagrant de cette islamophobie. A l'heure où la colère étudiante, notamment, ne cesse de gronder face aux conditions d'étude dégradées, le gouvernement profite des polémiques pour détourner le regard de la situation catastrophique des étudiant.e.s en agitant le spectre de l’islamo-gauchisme et décentrant le débat de la précarité étudiante.

Les étudiant.e.s ne sont pas les seul.e.s à faire face aux politiques austéritaires du gouvernement, les travailleurs.euses sont également frappé.e.s de plein fouet par ces attaques, notamment celles et ceux du travail social et du secteur de la culture qui subissent depuis de nombreuses années des attaques contre leurs conditions de travail. Les travailleurs.euses et étudiant.e.s du social seront en grève le 8 avril pour exiger une revalorisation de leurs salaires et l'embauche de personnel pour palier à la surcharge de travail, pour des moyens financiers à la hauteur des besoins du secteur, permettant un accompagnement décent et régulier et palier à l’impossibilité ou des aux mauvaises conditions d'accueil des stagiaire.s.

En attaquant nos conditions d’études de travail et de vie, le gouvernement cherche à nous faire payer cette crise, dont nous ne détenons pas la responsabilité, au profit des plus riches. Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces, par nos mobilisations, étudiant.e.s et personnels de l’UGA refusons de payer la crise et imposons la mise à disposition des moyens nécessaires à la lutte contre la précarité !

Manifestation jeudi 8/04 à 10h, IUT 2 Place Doyen Gosse (Grenoble)

Nous exigeons :

Pour les étudiant.e.s :
-un plan d’urgence de 1,5 milliard d’euros contre la précarité étudiante
-une augmentation des bourses et des APL
-la réouverture des universités dans des conditions respectant le protocole sanitaire
-l'embauche de personnel éducatif, leur titularisation

Pour les lycéen.ne.s :
-la fin de Parcoursup et de toute plateforme sélective post-baccalauréat
-la non pénalisation des stages non réalisés au lycée et dans le supérieur
-un plan de recrutement massif d'enseignant·e·s pour rattraper le retard.
Pour l’emploi des jeunes :
-l’ouverture immédiate du RSA pour les jeunes de moins de 25 ans en insertion
-la suppression des contrats précaires pour tendre vers le CDI et la titularisation comme norme d’embauche
-l’interdiction de toute rémunération en dessous du SMIC, même pour les services civiques, stages et apprentissages
-un plan de recrutement pour les jeunes dans la santé, l’éducation, les transports et l’énergie
-la rémunération des stages minimum au SMIC dès la première heure travaillée"

À 10h

Place Doyen Gosse
Grenoble