Rassemblement en mémoire du 17 octobre 1961

Mardi 17 octobre 2023 à 18h00

Manifestation en mémoire du 17 octobre 1961, pour réclamer l’ouverture des archives de la Guerre d’Algérie et de la colonisation aux chercheurs français et étrangers, sans restrictions ni exclusives ; pour un enseignement critique de la période coloniale dans les livres d’Histoire, qui en montre toute la réalité ; pour affirmer le droit des migrants à vivre en France dans la dignité et sans subir de discriminations ; pour refuser les discours xénophobes, racistes, colonialistes, révisionnistes ; pour refuser les atteintes aux libertés au nom de la "sécurité", en réalité la raison d’État.

Pour celles et ceux qui n'ont jamais entendu parler de cette date, voici quelques infos proposées par les organisateurs de la manifestation :

- le 1er novembre 1954 est déclenchée en Algérie la "Toussaint Rouge", la lutte armée pour l’indépendance sous l’impulsion du FLN (Front de libération Nationale).

- 1958 : alors qu’on dénombre en Algérie, dans le cadre des "opérations militaire de pacification", des milliers de morts du côté des soldats français, des dizaines de milliers - en fait au moins 150 000 sinon 200 000 - morts algériens, le FLN décide d’élargir la lutte anticoloniale en Métropole.

- 1961 : une année critique, avec l’intensification des attentats et assassinats perpétrés par l’OAS (Organisation Armée Secrète), et la riposte du FLN, notamment en direction de la police parisienne.

- 17 octobre 1961 : alors que le couvre-feu – totalement arbitraire - est imposé aux "Français musulmans algériens", le FLN appelle ceux-ci - majoritairement confinés dans des bidonvilles de l’agglomération parisienne - à manifester massivement, avec femmes et enfants, et sans armes, au centre de Paris. Pour dénoncer ce couvre-feu et surtout affirmer le droit du peuple algérien à l’indépendance.

- C’est aussitôt le déchaînement d’une brutalité inouïe des forces de police… de Maurice Papon : coups de matraques, de crosses, fusillades, balancement des vivants, des blessés, des morts par-dessus les ponts de la Seine, matraquages massifs souvent mortels dans toutes les rues avoisinantes et les bouches de métro. Un véritable carnage. Entre 200 et 400 morts, on ne saura jamais.

- La presse, muselée, se tait massivement sur ce massacre, à quelques exceptions près (l’Express, Témoignage Chrétien…). Un historien, Jean-Luc Einaudi, entreprend enquêtes et recherches et écrit en 1991 : "La Bataille de Paris".

- 17 octobre 2012 : le président François Hollande reconnait la "sanglante répression du 17 octobre 1961… au cours de laquelle des Algériens ont été tués qui manifestaient pour le droit à l’indépendance". Enfin le silence était brisé. Il reste à permettre l’accès à toutes les sources et archives.

À 18h

Place Edmond Arnaud
Grenoble