Marche contre l’extrême droite et ses idées en Isère

Jeudi 29 juin 2017 à 16h00

Une Marche contre l’extrême droite et ses idées en Isère se prépare à Grenoble, à 18h place Valmy (ex camp Valmy).

Voici le texte d'appel à mobilisation :

"L’extrême droite radicale en Isère s’installe et s’active dans l’ombre du Front National, La "lepénisation" des esprits interagit au-delà des partis d’extrême droite jusque dans les forces politiques "républicaines", dans les discours publics et médiatiques, dans les sphères de pouvoirs et des institutions.
Le FN un parti comme les autres ?

Le Front national a été créé en 1972 à l’initiative d’un tortionnaire d’Algérie et d’anciens collaborateurs de Vichy - dont un SS - sur la base des fondamentaux de l’extrême droite fascisante : racisme, xénophobie, sexisme, nationalisme, autoritarisme.

C’était alors un micro-parti. Depuis lors, sa progression a été continue. Face au désespoir engendré par les reculs des droits sociaux sous les gouvernements de droite et de gauche, le FN a cherché à se banaliser pour apparaître comme une alternative crédible. Il a fallu pour cela bannir une expression publique ouvertement fascisante, et même construire un soit-disant "programme social" attrape-tout qui reprenait même toute une phraséologie de gauche, à l’opposé de l’essence même de ce parti. On voit du reste les hurlements que cette stratégie suscite aujourd’hui en interne…

Derrière le rideau de fumée quelle est aujourd’hui la réalité du FN ?

Un des fondements de ce parti reste la "préférence nationale" et la défense de l’identité de la nation française. En conséquence il refuse l’égalité des droits, en matière de droits sociaux, d’accès à l’emploi, au droit de vote, etc. Il rejette également l’immigration dénoncée comme un danger pour l’identité nationale et un envahissement soi-disant responsable du chômage et de la précarité des Français. Ces dernières dix dernières années ce sont en moyenne 200 000 personnes qui entrent sur le territoire par an, soit 0,3% ! de la population française. Notons que la France a toujours été une terre d’immigration, avec aujourd’hui 8,9% de personnes immigrées.

Le FN défend la priorité au capitalisme national, qui sous-entend une communauté d’intérêt entre patrons et salariés "français". Aux premiers, on propose de réduire le "coût du travail" et de "réduire les contraintes administratives". Aux seconds, on tente d’exacerber des tensions entre les "vrais français" et les autres, comme à Béziers la Bleu marine. Et dans les villes "brunes", c’est la répression syndicale comme à Hayange, la fermeture des centres sociaux, la suppression des tarifs sociaux dans les cantines scolaires, etc. Le tout mené au pas de charge par des équipes monocolores qui n’hésitent pas à recruter dans les réseaux identitaires.

Dans l’Isère comme ailleurs, cette progression électorale de l’extrême droite s’accompagne d’agressions racistes, qu’elles soient verbales – un élu FN de Fontaine voudrait, comme les nazis, revendre l’or des dents des Roms – ou physiques – saccage d’une pâtisserie gérée par un noir, agressions sur un centre d’hébergement, intimidation sur un camp de Roms, perturbation avec Civitas de la marche des fiertés homosexuelles.

Alors, cette dédiabolisation du Front national ?

A Béziers, Fréjus, Hénin-Beaumont, Beaucaire, Cogolin, Hayange, Mantes-la-Ville, Villers-Cotterêts et au Pontet... les maires d’extrême droite appliquent bel est bien l’idéologie fascisante : ségrégation, racisme, culte du chef, autoritarisme, népotisme, révision de l’histoire, éloge de l’OAS, collusion avec la galaxie d’extrême droite … Bref rien de nouveau depuis la création du FN en 1972.

Civitas s’installe en Isère, qui sont-ils ?

Civitas est un mouvement intégriste catholique d’extrême droite né en 1999, créé par Jean Ousset, un intellectuel vichyste proche des milieux royalistes. Est resté longtemps dans l’ombre (propre aux mouvements d’extrême droite), avant de se faire connaître des médias sous l’impulsion d’Alain Escada actif depuis ses 18 ans dans les milieux identitaires. Au cours de sa vie militante, il va petit à petit se rapprocher des catholiques traditionalistes et de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, une société de prêtres intégristes qui qui vient malheureusement d’être reconnue par le pape

En 2016, Civitas a obtenu (en toute discrétion) le statut de parti politique et a présenté des candidats aux dernières législatives et notamment en Isère.

Ce parti politique en soutane ou en costume, avance masqué. Ancré à l’extrême droite, écouté par l’UMP/LR et voiture balai du FN, ils sont le bras politique des intégristes catholiques. Inquisiteurs modernes, ils partent en croisade contre le mariage homosexuel, contre les réfugiés, migrants, immigrés, contre l’IVG et contre l’émancipation des femmes, etc.

On a en effet davantage l’habitude d’une extrême droite cherchant à se "dédiaboliser" ou du moins à dissimuler son encombrante filiation avec le fascisme, la Collaboration ou les tenants de l’Algérie française version OAS. Mais, avec Civitas, pas de cachoteries, ils agissent ouvertement !!!!

Appel à mobilisation

Refusons la banalisation des partis d’extrêmes droites, et de leurs idées.

Nous avons la nécessité de réagir et barrer la route aux faiseurs de haine, de violences et paroles racistes, homophobes, sexistes, en occupant le terrain militant, politique, syndical, citoyen, institutionnel et de façon transversale avec toutes les composantes de la société, avec les premiers concernés par les discriminations, les contrôles au faciès et violences policières. Ne laissons pas au FN la contestation du programme antisocial de Macron.

Mobilisons-nous partout où ils sont présents et partout où nous le pouvons."