Lancement de la revue féministe : Panthère Première

Jeudi 14 septembre 2017 à 06h00

Panthère Première, c'est une nouvelle revue indépendante de critique sociale qui lance son premier numéro le 14 septembre 2017 : une publication de cent pages, semestrielle, distribuée en librairies et dans les lieux amis (collectifs, militants, festivals...). Panthère Première, c'est une revue d'enquêtes, de partage de réflexions, de récits qui explore les intersections entre sphères dites privées ou intimes (famille, enfance, souvenirs, habitat, corps, sexualité...) et phénomènes qui cherchent à faire système (État, industrie, travail, colonialisme, rapports de genre...) - partant du principe que les formes de domination et d'injustice se nourrissent, se pérennisent, se révèlent souvent dans ces plis.

Dans le premier numéro, on suivra des contrebandières dans les ressacs de la chute du bloc soviétique, on se plongera dans les minutes haletantes d'un procès inquisitorial, on pénétrera dans l'intimité joliment érotique d'une famille ariégeoise au XIXème siècle, on s'interrogera sur la caractère subversif de la démence sénile, on disséquera la fabrique des langages hors-normes, on accompagnera des prostituées chinoises dans le dédale institutionnel, on mangera des broussailles par la racine, on sortira des marins du grand bleu et de l'oubli, on reviendra sur les témoignages des récents massacres mexicains, on convoquera des artistes issu.es des diasporas de l’ex-Empire britannique, on s'attardera sur l'Iran des années 1980...

Comment s'organise Panthère Première ?

"Panthère Première, c'est aussi un collectif d'édition exclusivement constitué de femmes investies dans des activités de recherche, d'écriture, de création, dont la plupart anime (ou a animé) d'autres médias indépendants (Revue Z,Jef Klak, CQFD, L'An 02, Art'Pi !, Article 11, Tada...).

Si le contenu de la revue sera mixte (alimenté par des contributeurs et des contributrices), nous avons en revanche opté pour une non-mixité éditoriale. Ce choix nous semble favoriser l'invention de formes de travail et de coopération plus égalitaires, et d'une prise de décision plus horizontale amenant davantage de femmes et/ou de personnes minorisées à être publiées.

Afin de faire de la transmission écrite une expérience accessible à toutes et tous, Panthère Première assure le compagnonnage des auteur.es qui le souhaitent dans les démarches d'enquête comme dans le travail d'écriture et d'édition, et aspire à rétribuer les contributions (textes, dessins, photos, graphisme). En effet, afin de ne pas réserver le journalisme critique et indépendant aux personnes à l'abri des besoins financiers, il nous semble fondamental de rompre avec le bénévolat et de prendre en compte les conditions matérielles nécessaires à un travail de qualité."