Une gendarmerie incendiée à Grenoble : Pourquoi ?

22/09/2017
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Dans la nuit du 20 au 21 septembre, un entrepôt de la gendarmerie a été incendié, avenue Léon-Blum à Grenoble. Une quarantaine de véhicules ont semble-t-il été détruits, ainsi qu'un laboratoire de la cellule d'investigation criminelle. Le préjudice représenterait plusieurs millions d'euros. Quelques heures plus tard, l'action était revendiquée par ce communiqué :

"Ce jeudi, à trois heures du matin, deuxième jour du procès de la voiture brulée. Avons pénétré dans la caserne de gendarmerie Vigny-Musset. Avons incendié 6 fourgons d’intervention et deux camions de logistique. Le garage et l’entrepôt ont été ravagés sur plus de 1500 mètres carrés.

Cet acte s’inscrit dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci. Forte accolade à Kara et Krem. Une pensée pour Damien, récemment tabassé par les flics. Quelle que soit l’issue du procès, on continuera à s’en prendre à la police et à la justice. Notre hostilité est un feu qui se propage.

Des nocturnes."

De quel procès s'agit-il ?

Depuis le 20 septembre, 9 personnes comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris. Elles sont accusées d'avoir participé à l'incendie d'une voiture de police le 18 mai 2016. Ce jour-là, une manifestation sauvage s'opposait au rassemblement de policiers et de militant-e-s d'extrềme droite place de la République à Paris, à l'appel du syndicat de police Alliance. Les manifestant-e-s avaient pris à partie des policiers et leur voiture bloquée dans la circulation. La voiture de police avait été incendiée par un fumigène lancé sur sa plage arrière. La vidéo de cet affrontement avait fait le tour du monde.

Le déroulement du procès vous intéresse ? Il est suivi au jour le jour par Alain Damasio, Nathalie Quintane, Frédéric Lordon et Serge Quadruppani pour le média Lundi matin. Frédéric Lordon a déjà publié un récit de la première journée du procès, Nathalie Quintane de la seconde journée, Serge Quadruppani de la troisième journée et Alain Damasio de la quatrième journée.

Après le sabotage de 180 valideurs TAG et l'incendie de onze véhicules d'Enedis (qui installe les nouveaux compteurs électriques Linky) il y a quelques mois, une culture de l'action directe s'installe-t-elle à Grenoble ?

Étant donnés l'ampleur et le mode opératoire de ces destructions, dans un tel contexte vigipirate, l'enquête de police sera probablement intense. Des convocations, perquisitions, saisies de matériel, filatures et mises sur écoute sont à redouter dans les semaines et mois à venir dans les "milieux libertaires" de l'agglomération. Les personnes impliquées feraient bien de se méfier des "indics" infiltrés dans les réseaux contestataires locaux...