La station Aquapôle

Station d'épuration de l'agglomération grenobloise

Lorsque nous prenons une douche, lorsque nous lavons notre vaisselle ou lorsque nous tirons la chasse d’eau, il y a de fortes chances pour que nos eaux usées aboutissent à la station Aquapôle.

Depuis 1989, cette station recueille la quasi-totalité des eaux domestiques, pluviales et industrielles de l’agglomération grenobloise (54 communes, environ 475 000 habitant-e-s).

Le fonctionnement et le concept même de la station Aquapôle soulèvent de nombreuses critiques :

Chaque jour, entre 200 000 et 400 000 mètres cubes d’eaux usées (près de 84 millions de mètres cubes en 2018) entrent dans Aquapôle, où des systèmes complexes de grilles, de bassins de décantation, de zones de nitrification et de floculation tentent de dépolluer au maximum les eaux usées avant de les rejeter dans l’Isère.

Ce système de dépollution des eaux constitue en réalité un système de déplacement de la pollution : la pollution extraite des eaux usées est concentrée sous forme de boues.

La majeure partie de ces boues est incinérée, ce qui produit des cendres chargées de métaux lourds stockées en décharge, et des fumées chargées de particules fines et toxiques.

Par ailleurs, l’usine consomme pour son fonctionnement de grandes quantités d’électricité et de nombreux produits chimiques.

Enfin, les eaux rejetées dans l’Isère restent encore en grande partie polluées.

Depuis 2014, la station Aquapôle est gérée en régie par la Métro. Elle était jusqu'ici gérée en délégation de service public par une filiale de Veolia (ex Vivendi - Générale des Eaux).

Ce contrat de délégation, signé à l’époque où Alain Carignon était le maire de Grenoble, était particulièrement lucratif pour la multinationale Veolia.

Officiellement, de 1989 à 2014, les rejets de la station Aquapôle dans l'Isère étaient conformes aux normes en vigueur (à de rares exceptions près). Cependant, les chiffres fournis étaient presque tous issus d’un laboratoire d’analyses contrôlé par Veolia.

Pour un panorama des techniques de fraude possibles pour truquer les résultats d'une station d'épuration, nous vous recommandons les révélations d'un ancien ingénieur dans le traitement des eaux en Rhône-Alpes : La face cachée d'une usine de dépollution des eaux.

Pour une critique approfondie de la gestion des eaux usées en France par la Générale des Eaux (Veolia), la Lyonnaise des Eaux et les autres opérateurs privés (problèmes de corruption, de tricheries sur la qualité du service, de surfacturation des services fournis, etc. ), nous vous recommandons le livre L’eau des multinationales, de Roger Lenglet et Jean-Luc Touly, aux éditions Fayard.

Depuis 2015, une partie des boues de la station Aquapôle est méthanisée à des fins énergétiques. Le biométhane produit est injecté dans le réseau GRDF de la commune du Fontanil-Cornillon.

L'objectif est de produire 90% du gaz consommé par la commune (pour environ 2500 familles), soit environ 22GWh/an, dont 5GWh pour alimenter le four d'incinération de la station (l'équivalent de 350 000 m3 de fuel/an).

Pour la Métro, le coût d'exploitation d'Aquapôle serait de l'ordre de 8 à 10 millions d'euros par an.

Sources des chiffres : Dauphiné Libéré, 24/05/14, 25/09/16, 28/08/19 ; Grenoble-Alpes Métropole, octobre 2017

Coordonnées

38120 Saint-Egrève

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